GT DROIT - 20 janvier 2024, Université de Bordeaux




ORDRE DU JOUR

Notre invité : Charles Marquand, par Zoom
Barrister (Bar of England&Wales) et Avocat à la Cour (Paris), diplômé d’Oxford, de l’Université de Londres (City et King’s College), spécialiste de l’arbitrage financier, intervient à l’ISIT.
www.solvaction.com

Modération : Anne-Marie Barrault-Méthy (sur place) et Pascal Cudicio (par visioconférence)

Présents : Otilia Bardet, Anne-Marie Barrault-Méthy, Ariane Brigaudeau, Audrey Cartron, Pascal Cudicio, Sophie Doulut, Jean-Louis Duchet, Noëlla Gaigeot, Nawal Issaoui, Magali Julian, Charles Marquand, Andrei Popescu, Stéphane Revillet, Marcin Stawiarski, Philippe Winckel.


9h30-12h        Sur place

-    9h30 : Jeux et enjeux : jeu sérieux et jeu de rôle en classe d’anglais juridique.
o    Anne-Marie Barrault-Méthy, Université de Bordeaux : Présentation de l’équipe d’anglais juridique et de leur jeu sérieux Magna Carta (voici un teaser).

Le jeu sérieux Magna Carta, qui est sur le point d’être publié en accès libre, sera suivi d’un second, SCOTUS (titres provisoires). Ils s’inscrivent dans le cadre d’un projet d’hybridation. Le jeu vient en appui du cours d’anglais de première année de licence. Il comporte deux parties liées à deux pays du monde anglophone et deux époques, le moyen-âge anglais au moment de la signature de Magna Carta, et les États-Unis contemporains.
Objectifs : ludifier l’enseignement de l’anglais juridique en profitant de l’engouement général pour le jeu vidéo, rendre le cours plus attractif, motiver les étudiants en particulier les plus faibles.
La mise en œuvre du projet, réalisé en partenariat avec le consortium Ikigai, a nécessité un travail de scénarisation au long cours de la part de l’équipe de septembre 2021 à décembre 2023 avec l’aide des ingénieurs pédagogiques de l’université de Bordeaux.
Le jeu est assorti de fiches pédagogiques pour les étudiants et d’un kit pédagogique pour les enseignants.
Bravo pour ce travail colossal. L’équipe recherche maintenant des étudiants hors Bordeaux pour tester le jeu dans le but de réserver la surprise aux étudiants sur place. Noëlla à l’université du Mans, Sophie à Perpignan et Pascal à Assas se portent volontaires.

-    10h15 : L’IA : quels défis à relever pour notre pratique professionnelle ?
Retours d’expérience de l’utilisation de l’IA dans l’enseignement-apprentissage et dans la recherche en anglais juridique.

L’IA fait désormais partie du quotidien de chacun, enseignant, étudiant ou autre, et dépasse de loin le cadre de ChatGPT. Il serait inutile de nier son intérêt mais il faut savoir s’en servir à bon escient. A ce titre, c’est notre rôle d’enseignants d’apprendre aux étudiants comment tirer profit de ChatGPT, dont la réponse à la commande va du nul à l’excellent. C’est un outil précieux pour la traduction en particulier. Il peut servir de base à un travail participatif en TD qui permettra de montrer aux étudiants, plus de Master que de Licence qui restent saturés par la masse de travail au quotidien et peu disponibles pour une séance de réflexion méthodologique, comment dépasser le caractère impersonnel de la réponse générée par ChatGPT. De toute évidence, ChatGPT n’est pas le moyen de monter en gamme de B2 à C1.

-    11h : Sophie Doulut, Université de Perpignan : retour d’expérience (décalé à 14h30).
o    Opéra Dead Man Walking (La dernière marche) de Jake Heggie sur un livret de Terence McNally, adaptation du livre éponyme de Sister Helen Prejean, 1993.

Dead Man Walking, à l’origine un livre témoignage de Sister Helen Prejean publié en 1993 sur sa rencontre avec des condamnés à mort aux Etats-Unis, adapté en film par Tim Robbins en 1995 (La dernière marche, titre français), puis en opéra par Jake Heggie sur un livret de Terence McNally en 2000 pour le San Francisco Opera, est une œuvre majeure sur le sujet de la peine de mort. C’est aujourd’hui l’opéra le plus joué aux Etats-Unis. L’exploitation en classe est facilitée par l’accès au livre et au film. L’œuvre soulève de nombreuses questions : morales, sociétales et éthiques. Elle permet d’aborder le sujet très américain de la peine de mort autrement qu’à travers un cours académique. Conception de séquence pédagogique en cours.

o    Films The Children Act (Richard Eyre, 2017), Twelve Angry Men (Sidney Lumet, 1957) et Capitalism, A Love Story (Michael Moore, 2009), (reporté à un prochain GT faute de temps pour la présentation).

-    11h30 : Election du prochain responsable du GT
o    Proposition de co-direction de la part de Audrey Cartron et Mary Lavissière, Université de Nantes. Présentation et vote.

Audrey présente sa candidature de co-direction avec Mary, qui ne peut pas être présente en raison de contraintes personnelles. Election à l’unanimité des présents, membres du GERAS à jour de cotisation plus la procuration de Marion Charret-Del Bove.

Pascal, qui passe la main après son mandat de 4 ans, a transmis le fichier membre à Audrey et Mary. Les membres présents rappellent leur attachement à la nécessité de se retrouver en personne tout en maintenant le format hybride et de maintenir une prise de décision collégiale lors de la mise en place de l’ODJ. Peu de personnes parviennent à se libérer pour le GT du congrès annuel par contrainte administrative professionnelle parce que c’est un jeudi ; en revanche le GT d’un samedi de janvier rassemble beaucoup plus de monde et permet d’accueillir des non-membres.


14h30- 16h15        Par visioconférence

Réflexion sur l’anglais juridique

« Quelle interaction entre l’enseignant d’anglais de spécialité et le praticien du droit ? »
Q&A with Charles Marquand

Charles partage son expérience de juriste professionnel en activité en tant que chargé de cours de prise de parole professionnelle à l’ISIT depuis 10 ans. Il s’appuie sur des scénarios inspirés de cas réels britanniques portant sur un vaste choix de sujets. Il joue le rôle du client face aux étudiants associés par paire, chargés de le conseiller dans l’affaire en question. Cours destiné aux étudiants de L3 et de M1/2.
Il met en valeur l’importance du jeu de rôle dans cette activité. Il attend des étudiants la maîtrise du lexique juridique, qu’ils soient capables de lui expliquer le cas, mais également qu’ils comprennent les attentes bassement matérielles du client, à savoir si et combien il va gagner, ce qui implique de savoir faire la part des choses entre connaissances juridiques et prise en compte de la situation particulière du client.
Outre les scénarios qu’il apporte en classe, il demande aux étudiants d’apporter des cas français, ce qui sollicite leur capacité à transférer le cadre juridique français vers le cadre juridique britannique.
Comme le cours est entièrement en anglais, les étudiants développent leur confiance en eux dans la prise de parole dans une langue étrangère qui implique en outre une technicité linguistique.
Charles partage également son expérience de praticien indépendant en chambers à Londres lors de l’accueil de stagiaires anglophones. Le stage habituel de pupillage dure 12 mois tandis que le mini-stage (découverte du métier) se limite à la semaine, moins intéressant. De même, les étudiants juristes francophones partent en stage long de 6 mois. Dans ce cas précis, le stage requiert une pratique opérationnelle de la langue, ce qui justifie notre enseignement en anglais juridique (ce qui reste hélas encore à prouver dans certaines universités).
En termes d’opportunités professionnelles, Charles conseille aux étudiants d’adhérer à l’association des juristes franco-britanniques. Les frais sont limités à 10 euros pour les étudiants (70 euros pour les enseignants). Site officiel : https://ajfb-fbls.org/fr