GT Organisations et milieux économiques, Réunion du Colloque du GERAS, Université Lyon 2, 20/03/2025



Présent(e)s : Célia Atzeni, Fanny Domenec, Mathilde Gaillard, Philippe Millot, Catherine Resche, Clarisse Thouvenot, Michel Van der Yeught

Catherine Resche présente un ouvrage intitulé Guide to Management Ideas de Tim Hindle. Autre ouvrage suggéré par Philippe Millot : The Evolution of Management Thought (Daniel A. Wren) ; l’ouvrage The Organization Man (William H Whitte, 1956) est également évoqué. 

Philippe Millot présente un projet au sein du CERLA en collaboration avec un laboratoire de gestion. C’est dans le cadre d’un appel à projet interdisciplinaire (APPI) à Lyon 2. L’objectif est d’aller à la rencontre de DRH pour les interroger sur la place de l’anglais en entreprise. Le cadre théorique s’appuie sur la phénoménographie. La notion a été popularisée par un auteur en sciences de gestion, Michael Sandberg, qui a travaillé auprès de machinistes dans l’industrie et les a interrogés sur leurs pratiques professionnelles ; il s’agit de multiplier les entretiens sur le vécu, l’expérience individuelle pour monter en généralité. La deuxième partie consisterait à mener une enquête de terrain fondée sur des observations menées par des linguistes en entreprises. L’objectif est de cartographier les pratiques en anglais dans l’entreprise (panorama des genres) et constituer un corpus d’anglais des affaires sur une plateforme nommée Heurist. Le troisième volet porterait sur l’organisation d’un colloque Business English as a Lingua Franca. Il s’agit aussi d’explorer les liens entre l’anglais et le tissu économique local. 
Catherine Resche souligne l’importance de la dimension culturelle dans la communication en anglais dans un contexte multiculturel. 

LE GT s’est ensuite intéressé aux questions suivantes : comment penser l’organisation ? Quelle place pour l’anglais de spécialité dans la culture des organisations ? 

Michel Van der Yeught propose un « débroussaillage » sur la notion d’organisation. Il revient d’abord sur l’origine du mot (organ/organon) en grec qui évoque l’idée d’un instrument, de l’organe en tant qu’instrument de musique. La voix humaine est porteuse de chant et porte-voix. Au 15e siècle, le terme commence à être utilisé sous forme d’instrument de travail, en anatomie et biologie (instrument du corps humain). Il faut distinguer le processus d’organisation de son résultat, l’organisation en tant que produit fini selon une finalité particulière. Michel Van der Yeught présente ensuite une approche générale du phénomène : l’organisation est un phénomène universel, présent à chaque interaction humaine (famille, OTAN, secte…) et une combinaison singulière d’unités de natures différentes pour remplir une finalité commune (ex d’une équipe de foot) lui apportant une identité propre. Il en découle une diversité infinie d’organisations, d’où la difficulté à les définir. Pour les définir, on s’appuie sur des analogies métaphoriques : organismes vivants et approche biologisante ; machine et approche mécaniste ; petites sociétés et approches sociologisantes (culture, valeurs, pouvoir, etc) ; outils et approche axée sur l’efficacité (Henri Fayol). Michel Van der Yeught revient ensuite sur la théorie des organisations : Henry Mintzberg et les grands types d’organisation ; entreprise de type entrepreneurial ; bureaucratie mécaniste ; bureaucratie professionnelle ; structure divisionnalisée ; adhocracie ; entreprise missionnaire ; organisation politique. Enfin, il propose une ontologie des domaines spécialisés : les organisations sont des regroupements de personnes et, à ce titre, relèvent du savoir du monde 2 de Popper. Elles ne relèvent pas d’un savoir objectif ; pour le GT organisations, il n’y a donc pas de fléchage sur un domaine particulier, sauf si l’on ajoute la notion de milieux économiques. Enfin, il évoque la relation entre organisations et le savoir savant en contexte LANSAD. Le LANSAD s’inscrit dans des domaines ; les travaux du GT ne porteront donc pas sur l’organisation mais sur le domaine dans lequel elle s’ancre. Le GT sera surtout centré sur l’anglais des affaires. La théorie des organisations pourra néanmoins intéresser certaines filières LANSAD. Pour conclure, Michel Van der Yeught suggère qu’aujourd’hui avec l’ascension de Trump, nous faisons face à un retour sur l’économie plutôt que sur les organisations.

Philippe s’interroge sur la science des organisations. Pour Michel, il s’agit d’un ensemble d’approches et non d’une théorie unitaire. Séverine rappelle que la sociologie des organisations s’est intégrée dans les sciences de gestion. 

Pour la notion de sciences des organisations, Philippe a passé en revue les revues universitaires dans le domaine. L’objectif de cette communauté scientifique consiste à structurer la notion d’organisation : the Journal of Organizational Behavior – étudier l’organisation en matière de comportement ; Organization Science – domaines variés ; Journal of Management – thématiques diverses ; Journal of Management Studies. Philippe suggère que ces revues pourraient constituer une base pour un corpus de référence en sciences des organisations. 

La prochaine réunion du GT est prévue le vendredi 5 septembre après-midi. Les membres évoqueront la façon dont ils s’approprient ou pourraient s’approprier le concept d’organisation dans leurs recherches.