GT Economie-Gestion, 09/09/2022

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Présents: Lawrence Cheung, Fanny Domenec, Patricia Fournier- Noël, Mathilde Gaillard, Catherine Resche, Michel Van der Yeught

Excusés: Laurence Harris, Séverine Wozniak


1. Intro/Welcome participants           

2. Nouveautés dans l’enseignement de l’anglais économique à UP2        09.45-10.00
    -Cours en anglais (YMP, L1)
    -Cours interdisciplinaires (Fanny et Chloé Le Coq : alternative finance et examen en commun en M2 Finance / Fanny et Alex Piazza « The ECB Monetary Policy Statement and its influence on financial markets » en MBF2 / Cours de Managerial Economics in M1 MCI)

3. Exemples-1: Interdisciplinarité

C. Resche : Tom Morris, If Aristotle ran GM.


Un texte à la croisée de plusieurs chemins. L’économie est au carrefour de la psychologie, sociologie, morale et philosophie. On est partis de la philosophie morale (gestion de la maison, du pays. Adam Smith était déjà philosophe de formation.


L’ouvrage n’est pas novateur en soi mais il replace les « recettes » dans un contexte plus large et explique pourquoi telle approche serait préconisée. Pour un enseignant angliciste qui devrait aborder ces points avec les étudiants / un collègue qui devrait gérer une équipe, cela constitue un bon point de départ.


Il cite un grand nombre de philosophes et explique que le choix de la GM est emblématique. Il cherche à démontrer en quoi les bons rapports ; une forme d’éthique ; sont importants pour la société.
Quelle valeur scientifique accorder à cet ouvrage ? L’auteur avait initialement prévu de s’engager dans des études de droit des affaires mais s’est tourné vers la philosophie et la religion car regrettait de ne pas aborder ces sujets en cours et a obtenu un double doctorat.

L’ouvrage suit un plan en 4 grandes parties, les 4 grandes valeurs universelles : le vrai (l’authenticité dans les rapports humains et le respect : considérer l’autre comme une fin en soi, pas comme un moyen pour arriver à une fin. C’est la base de la confiance), le beau, le bien et l’union.

L’auteur cite Confucius : si pas de respect de la politesse, on peut être très grossier mais il ne faut pas tromper et ne pas transmettre l’information. « Open book information ». Cela permet de bénéficier en retour de regards différents, les gens posent des questions et nous aident à voir les choses autrement et à réfléchir autrement.
Attention à la notion de concurrence : il s’agit d’être meilleur que soi, pas meilleur que les autres. Cela présuppose d’avoir une idée claire à atteindre, une stratégie pour s’améliorer et une mesure des progrès accomplis.

Une autre voie de l’excellence s’apparente à un partenariat ; l’esprit de collaboration.

Mentionner la beauté comme une valeur s’explique par le fait que la beauté est source d’inspiration, d’imagination. La dimension esthétique ne repose pas uniquement dans le décor matériel : nous avons besoin d’éprouver le plaisir de produire quelque chose de beau. Il existe un besoin commun de créer et d’éprouver le plaisir esthétique du travail bien fait. SI chacun peut apprécier la beauté et l’utilité de son travail, il se sentira motivé jour après jour.

Référence à la cité-Etat comme un lieu pour bien vivre : une collaboration, un but, l’épanouissement, l’excellence. C’est un ensemble de personnes qui ont pour but de créer une vie meilleure.
La dimension morale de la valeur humaine est la moins bien comprise et la moins bien valorisée dans l’entreprise. Catherine Resche a trouvé là un écho à Adam Smith lorsqu’il explique qu’il ne faut pas confondre égoïsme et intérêt personnel. Les choix éthiques que nous faisons sont positifs à plus long terme. L’éthique n’a rien à voir avec le fait de suivre certaines règles pour ne pas être poursuivi. Mais doing well by doing good ne doit pas se limiter à un slogan.


Pour assurer la bonne prise de décision dans une entreprise, la bonne formule c’est sagesse + vertu.


L’unité, c’est la dimension spirituelle : un travail qui doit avoir un sens. Il ne s’agit pas de se contenter du simple descriptif d’un poste, mais de trouver du sens à son existence et de s’épanouir. La reconnaissance de l’individu concerne toutes les parties prenantes. Il y a la notion d’unicité, mais aussi d’union : on a tous besoin de sentir qu’on fait partie d’un groupe plus grand. Mais travail d’équipe ne veut pas dire suivre aveuglement des directives. Pour cela, il faut une vision globale de l’entreprise. L’auteur conclut en parlant de noblesse et d’humilité.


Patricia Noël : les étudiants de M2 essaient de voir si en entreprise, la pratique est conforme à l’état de l’art. Idée = en M2, être capable de lire un article de recherche comme point d’entrée dans le domaine et d’apprendre à le décoder. L’article initial fait 40 pages et Patricia propose une version abrégée de 10 pages.


Il s’agit de coupler l’exercice avec les enjeux propres au recrutement (vocabulaire de l’informatique, des ressources humaines et du management).


L’idée principale est de les faire travailler sur les tableaux (explication et définition des différents concepts. Par exemple : cloud computing qui inclut le passage de tous les systèmes d’information à distance ; déséquilibre entre les priorités stratégiques et les investissements).

Pause: 10.30-10.50

4. Exemples-2 

Mathilde Gaillard présente plusieurs activités effectuées avec les M2 MSE (étudiants en alternance, intéressés par la stratégie et l’entrepreneuriat).


Demande de la directrice du M2 : Langage des comptes. Réponse d’un proche financier, qui explique que quand il présente des comptes et expose la situation financière d’une entreprise, il raconte une histoire.
Point de départ : réfléchir à l’intérêt du storytelling pour convaincre.


Montrer un extrait du rapport annuel, notamment le paragraphe mis avant le compte de résultats et leur montrer qu’il y a tous les éléments d’une histoire. Attirer leur attention sur l’importance des mots de liaison. Puis, on s’intéresse aux comptes de résultat avec des définitions plus techniques sur le vocabulaire financier.


Les étudiants sont ensuite invités à présenter les résultats de l’entreprise en utilisant les différents éléments vus en cours (storytelling, hedging et boosters, art du pitch, etc.)

Michel Van der Yeught suggère de regarder son article de 2017 paru dans les Langues Modernes pour une étude de cas. Il mentionne des éléments qui peuvent être intéressants :
-Différences entre DPS et EPS : quand un EPS monte, le DPS ne monte pas forcément, ou alors c’est l’inverse. C’est un outil intéressant à utiliser pour raconter des histoires.
-Corréler les indicateurs au cours de bourse.

Catherine Resche suggère de présenter des histoires différentes avec les mêmes résultats.

Michel Van der Yeught ajoute que cela pose la question de nos compétences à nous, celle de la langue spécialisée en contexte, notamment sur des erreurs basiques.

5. Discussion sur l’avenir du GT 

Michel Van der Yeught : GT Eco-Gestion et Réenfouissement. Analyse panoramique de notre actualité (actualité économique, mais pas que) afin d’explorer les évolutions potentielles de notre GT.


1.    Articles sur la notion de désenfouissement : l’économie se serait désenfouie des pratiques sociales, et a conduit à une société de marché.
2.    2. AU sens de Michel VDY, il y a également le phénomène spéculatif, illustré par des crises au XXème siècle. Finalement, la bourse sort de l’économie.
3.    3. H. Arendt (La condition humaine) montre la différence entre le monde et la terre. Le monde humain est en train de se désenfouir par rapport à la terre.
Depuis une dizaine d’années, l’éco est en train de se réenfouir dans les pratiques sociales : suite à différentes crises, alors que l’économie est la fin en soi, elle est de plus en plus au service du médical, du militaire, etc. Les patrons d’entreprise doivent suivre les besoins (e.g. : production de masques, de gel hydroalcoolique).


On se rendra compte progressivement du besoin de régulation financière, mais également qu’il faut que l’économie se réenfouisse dans les pratiques sociales, et qu’on réenfouisse le monde humain dans la terre. Ce serait un phénomène pérenne.


Le GT a été créé en 1996, début de la bulle Internet et au milieu de la bulle de Washington. Le GT a prospéré dans le désenfouissement de l’économie : beaucoup d’analyses (notamment comptables) correspondent à une vision très libérale de l’économie. Notre GT devrait prendre en compte le réenfouissement de l’économie dans les pratiques sociales.
NB : Les IAE sont en train d’intégrer ces questions (cf Jean Jouzel qui prend en compte les études d’environnement dans la gestion).
Question : attirer les nouveaux collègues en se concentrant sur ces nouvelles thématiques.

Application au GT
On pourrait avoir une thématique récurrente, à géométrie variable : trouver dans ce qu’on lit une entreprise ou institution qui innove de façon pionnière et nous éclaire sur une évolution possible du paradigme et permet de comprendre des choses. S’intéresser aux acteurs économiques qui cassent les routines et nous ouvrent à un futur moins enfoui.
e.g. : les marchés financiers pas encore assez régulés (reined in).

12.00-13.30 : Pause déjeuner

8. GT Commun Eco-Gestion et DidAsp : Intro et enjeux
   

 *Rappel de la proposition et du contexte
Il s'agit de continuer notre réflexion sur les ponts possibles entre les deux GT et d'explorer des pistes de collaboration entre didacticiens et spécialistes d'anglais économique/financier

NB : UP2 : Licence Eco et Gestion, spécialisation en L3 :
1.Le parcours analyse économique assure une triple formation en mathématiques, informatique et économie. La maîtrise des techniques quantitatives permet d'aborder la plupart des domaines de mathématiques appliquées à l'économie et la formation en économie permet d'appréhender la réalité et l'analyse économique.
2. Le parcours économie internationale forme les étudiants dans ce domaine en vue de carrières dans les entreprises privées, les administrations publiques ou les organisations internationales.
Les spécialistes formés à l'analyse des relations internationales sont recherchés dans les entreprises industrielles et commerciales, les banques et institutions financières ainsi que dans différents ministères et dans les collectivités territoriales. Les organisations internationales et les ONG constituent aussi un débouché naturel.
3. Le parcours économie de l'entreprise et des marchés s'adresse aux étudiants intéressés par l'entreprise ainsi qu'à ceux qui veulent se spécialiser dans l'organisation des marchés, en s'appuyant sur une solide formation économique.
4. Le parcours monnaie-finance porte sur les aspects théoriques et pratiques des problèmes monétaires et financiers. La finance d'entreprise est enseignée et la formation se situe donc à l'articulation de l'analyse économique et de la gestion.
5. Le parcours sciences de gestion porte sur les matières fondamentales composant les sciences de gestion (marketing, comptabilité, finance...) et approfondit les outils d'analyse (TQG, Analyse des données appliquées à la gestion, etc.) dont la connaissance est très appréciée par les entreprises.

A partir du M2 :
- Majorité de parcours en apprentissage (MCI / M2 Finance / MBF)
- Accent sur l’anglais (3 heures par semaine en MBF / obligatoire + option en MCI et création de nouveaux cours)

Objectif : faire valoir la VA de l’ASP dans le cadre des enseignements d’anglais économique (double compétence des enseignants : linguistique et application à l’éco-gestion-finance, sans être économistes !)

9. Étude de cas

Travail sur un cas particulier en groupes de travail mixte à partir de 3 documents:

(i) Michel Van der Yeught, “Terminologie des indices boursiers”, ASp [Online], 11-14 | 1996 URL: http://journals.openedition.org/asp/3512;
DOI: https://doi.org/10.4000/asp.3512).


(ii) Catherine Resche, « Les mission statements des grandes entreprises cotées en Bourse : prélude à l’étude d’un genre particulier de textes dictés par plusieurs contextes », ASp [En ligne], 47-48 | 2005, mis en ligne le 03 février 2010, consulté le 20 juillet 2022.
URL : http://journals.openedition.org/asp/656 ;
DOI : https://doi.org/10.4000/asp.656

(iii) Fanny Domenec, « Corporate discourse from a cross-disciplinary perspective: characterizing corporate social responsibility in the non-financial reports of American technological risk companies », ASp [En ligne], 67 | 2015, mis en ligne le 09 mars 2016, consulté le 20 juillet 2022.
URL : http://journals.openedition.org/asp/4633
DOI : https://doi.org/10.4000/asp.4633

14.45-15.00 : Pause


10. Synthèses des discussions                            15.00-16.00