Compte-rendu Groupe de travail Didasp 14/10/2016, ESPE Paris

La version pdf du compte-rendu est disponible ici

Présent.e.s : Sophie Belan, Kate Brantley, Anais Carnet, Catherine Colin, Muriel Conan, Laurence D'Alifé, Anne-Laure Dubrac, Nicole Forster, Noëlla Gaigeot, Dana Léon-Henri, Julie McAllister, Jocelyne Napoli, Cédric Sarré, Linda Terrier, Shona Whyte
Excusée: Monique Mémet

1. Présentation de Noëlla Gaigeot, Université du Maine, Le Mans, "Enjeux interdisciplinaires : présentation du dispositif hybride adossé au CRL de L'université du Maine"

Noëlla Gaigeot présente un dispositif hybride mis en place depuis 2013 à l'Université du Maine, destiné à deux groupes d'étudiants en Master Droit.

Ce dispositif hybride compte 20h en présentiel et est complété par :

  • l'Espace Centre de Ressources en Langues (CRL) où les étudiant.es disposent d'un espace pensé pour être convivial et accueillant (ateliers de conversation, salle visio, salle informatique, salle de lecture, salle de cours équipée d'un TBI,…)
  •  un espace en ligne, avec logbook obligatoire et forum étudiant : obligation de participation, ce qui permet ensuite de dégager des temps de travail collaboratif et du travail participatif.

Objectifs :

  • développer l'autonomie des apprenants, à travers l'élaboration d'un projet personnel d'apprentissage,
  • volonté que les étudiants soient réflexifs (identification de leurs compétences et des points devant être renforcés dès le départ, à travers des entretiens avec l'enseignante)
  • les amener à être force de proposition et les rendre acteurs du dispositif.

Points saillants :

  • L'enseignant.e guide l'auto-apprentissage (ex : pistes de remédiation) et est en accompagnement ("épaule contre épaule")
  • Les ateliers de conversation au CRL peuvent être pris en charge par des pairs (de niveau plus avancé ou non)
  • Certains étudiants parviennent réellement à s'approprier le dispositif (création de pages Facebook pour faciliter le travail collaboratif par exemple ; les étudiants en charge des ateliers font réellement travailler leurs camarades, parfois plus que si l'atelier avait été animé par un enseignant ; certains étudiants d'un niveau intermédiaire se proposent pour animer des ateliers afin de progresser, etc.)
  • A travers les questionnaires d'évaluation, sentiment de progression très marqué à la sortie, confirmé par comparaison test d'entrée (ELAO) et test effectué en sortie
  • Régularité du travail via logbook (vérifié et suivi par l'enseignante)
  • Cours d'anglais = espace de confiance plus qu'espace de cours.

2. Présentation de Laurence d'Alifé Martinez, Aix-Marseille Université, "Réalisation de documentaires vidéo et anglais de spécialité"

S'appuyant sur une tradition préexistante à Aix-Marseille autour de la vidéo (matériel, technicien), et à partir des approches centrées sur l'apprentissage par la tâche (task-based learning, Skehan 1998)et d'apprentissage par projet (Simkins et al. 2002), Laurence d'Alifé a conçu un module articulant réalisation de documentaire et anglais de spécialité (M2 Pro Sciences de l'environnement terrestre).

Objectifs / description du module

  • Réalisation d'un documentaire semi-professionnel de 10 minutes, doublé en anglais, sur une problématique environnementale choisie par les étudiants.
  • Niveau M2 Pro: sciences de l'environnement terrestre, entre 22 et 35 étudiants (5 ou 6 films): 2 groupes, 24h sur 12 semaines, (12*2) au semestre 5 (+ environ 100h de travail personnel)
  • 1 enseignant + support technique (studio de doublage /montage et aide d'un technicien)
  • Les étudiants peuvent choisir entre ce cours et un cours d'anglais traditionnel
  • Lourd investissement demandé : estimation à 100h de travail personnel
  • Débouche sur projection avec enseignants spécialistes du domaine ; les vidéos sont également mises sur You Tube; participation à la fête de la Science

Dans le cadre du GT, la question est de savoir ce que ce dispositif apporte en termes d'anglais de spécialité et en termes de didactique de l'anglais de spécialité.

  • Adéquation avec les principes méthodologiques du task-based learning ainsi qu'énoncés par Doughty et Long 2003 (apprentissage par la pratique, apprentissage collaboratif et coopératif, développement de l'input, ciblage sur la forme, rétroaction corrective de l'enseignant et des pairs à travers tout le travail sur les scripts et le doublage)
  • teacher immediacy
  • Questionnaire de sortie : sentiment fort de progression ; pour tous les items, sentiment de progression ; toutes les compétences ont été ressenties comme travaillées (différent du groupe en cours traditionnel)
  • Travail sur le "language ego" : perception positive de soi
  • Soutien des responsables de formation et implication de ceux-ci (dans l'encouragement à suivre le module, également lors de la soutenance) : intégration du cours d'anglais dans et avec le cursus de spécialité
  • Professionnalisant : ces films débouchent fréquemment sur des contacts pour les stages ou de futures embauches

Laurence d'Alifé observe certaines limites (aspects techniques contraignants, limitation dans le temps, le module ne durant qu'un semestre, les personnes interviewées ne sont pas anglophones).

Elle propose cependant des pistes pour aller plus loin dans l'évaluation du module en termes d'apprentissage : quel transfert des compétences travaillées ou acquises en situation spontanée de communication ? Comment évaluer plus précisément, en termes d'apprentissage, les progrès ressentis ?

Lors de la discussion suivant la présentation, plusieurs pistes sont évoquées pour que l'évaluation du module soit articulée au mieux autour du projet (par exemple, proposer pour l'écrit la rédaction d'une critique d'un des documentaires) ; la prochaine étape serait également de pouvoir mesurer les progrès en termes d'apprentissage (avec un test en entrée et en sortie).

3. Élection des co-responsables du GT

Les membres du GERAS à jour de leur cotisation procèdent à l'élection des co-responsables du groupe de travail.

Sont candidats Shona Whyte et Cédric Sarré, actuels co-responsables du GT.

Ils sont reconduits à l'unanimité par vote à main levée.

4. Point ESSE :

Cédric Sarré dresse un bilan du séminaire "Teaching Practices in ESP Today" organisé dans le cadre du colloque ESSE 2016 (Galway, 22-26 août 2016), qu'il a co-animé avec Shona Whyte, Danica Milosevic (College of Applied Technical Sciences , Nis, Serbie) et Alessandra Molino (Université de Turin, Italie).

→ 13 communications ont été présentées (5 par des Français dont 5 membres du GERAS) : 5 présentations à dominante EAP, 3 portant plus sur l'épistémologie / la recherche en ASP, 3 sur l'anglais médical et 2 sur l'anglais des affaires.

Le public s'est montré intéressé. Ce séminaire a notamment permis de créer des contacts à l'international.

Une publication sera issue du séminaire : Shona Whyte indique qu'il s'agit d'un projet d'ouvrage collectif, en anglais, contenant une douzaine de chapitres. L'appel à contribution sera en premier lieu destiné aux personnes ayant présenté une communication à ESSE, puis ouvert aux membres du GERAS et autres. L'ouvrage serait publié chez Research Publishing (open access) ; le livre serait immédiatement disponible, avec possibilité de print on demand (pour une quinzaine d'euros).

Il ne s'agirait pas d'un simple échange de pratiques, mais bien d'articles où la dimension recherche est marquée.

Calendrier : rentrée 2017 ; les textes seraient attendus en février.

5. Annonces : colloques, appels à contributions, parutions

Julie McAllister rappelle que se tiendra le colloque "L'apprentissage des langues et cultures en Tandem dans l'enseignement supérieur ou secondaire (ALCTES)" les 23 et 24 mars 2017 à Paris 3.

Voir l'appel à communications : http://www.univ-paris3.fr/l-apprentissage-des-langues-et-cultures-en-tandem-dans-l-enseignement-superieur-alctes--388713.kjsp

Linda Terrier rappelle qu'un numéro spécial (numéro inter-associatif) de Recherche et pratiques pédagogiques en langue de spécialité (RPPLSP), paraîtra le 31 octobre 2016, à l'adresse suivante : https://apliut.revues.org/4360

Le Président du GERAS, Michel Van der Yeught, ainsi que quatre membres actifs de Didasp ont contribué à ce numéro (Cédric Sarré, Shona Whyte, Anais Carnet, Linda Terrier). Trois textes sont issus de communications lors de la journée de travail Didasp d'avril 2015 (Shona Whyte, Anaïs Carnet, Marcelo Tano).

Ranacles 2016 : Cédric Sarré précise les inscriptions sont closes pour Ranacles, le nombre maximum d'inscrits ayant été atteint.

6. Projet de replication study

Shona Whyte présente le projet de replication study amorcé lors du GT précédent (mars 2015).

Pour rappel, cette replication study s'appuie sur l'article de Lindstromberg et al.(2015), "A modified dictogloss for helping learners remember L3 academic English formulaic sequences for use in later writing".

Shona Whyte rappelle les principes du dictogloss : travail d'écoute, de réélaboration et reformulation d'un texte (ici un abstract), avec focus sur la forme et plus particulièrement ici les "formulaic sequences" présentes en EAP, ces expressions étant liées étroitement avec le degré d'aisance et d'idiomatisme dans la langue cible.

Dans l'article de Lindstromberg et al., deux groupes sont constitués : un groupe témoin avec lequel on procède à l'exercice du dictogloss standard (écoute et reformulation du texte sans aucun indice), et un groupe expérimental avec lequel on procède à l'exercice du dictogloss modifié (écoute et reformulation du texte, mais les formulaic sequences sont données dans l'ordre où elles apparaissent dans le texte). Lindstromberg et al. montrent que le groupe expérimental a produit de meilleurs résultats que le groupe témoin lors de la phase de "delayed test" (reconstruction du texte de mémoire une semaine plus tard).

Pour cette replication study, l'idée serait d'avoir un abstract d'environ 120 mots, contenant environ 14 formulaic sequences. Chaque membre du GT souhaitant participer procèderait à l'exercice du dictogloss avec deux groupes (soit la même classe divisée en deux, soit deux classes différentes) afin d'avoir, comme dans l'étude de Lindstromberg, et al, un groupe témoin et un groupe expérimental.

Le recueil des données devra être mené en 3 phases, correspondant à 3 séances :

1) Pre-test : présentation de l'abstract aux apprenants avec repérage des expressions connues, inconnues ou connues mais non utilisées,

2) Post-test : reconstruction de l'abstract tout de suite après le dictogloss (avec formulaic sequences données pour le groupe expérimental),

3) Retention test : reconstruction de l'abstract une semaine plus tard (comme dans l'article de Lindstromberg) ou un mois plus tard (suggéré par Shona).

Le groupe discute ensuite de la question du protocole. Faut-il un seul et même abstract commun à tous ?

10 membres du GT se sont déclarés intéressés. Pour ceux désirant participer, il faudra :

  • lire les textes de référence (demander l'accès au dossier partagé Google à Shona si besoin),
  • chercher des abstracts de la discipline pouvant correspondre à l'exercice,
  • Dana Léon Henri propose d'envoyer à Shona ses ressources,
  • RDV Skype à prévoir en novembre (doodle envoyé par Shona)
  • réfléchir en commun pour définir le protocole mis en place.

7. Informations diverses

Prochaine réunion du GT : mars 2017, colloque du GERAS à Lyon

Il est envisagé que le créneau dédié au GT DidAsp soit différent de celui des autres GT, afin de permettre aux membres du GERAS qui le souhaitent de pouvoir assister à deux groupes de travail. Le GT Didasp se tiendrait probablement en deuxième moitié d'après-midi.

Clôture du GT à 16h30.

Compte-rendu établi par Catherine Colin le 26/10/2016.